Présentation du blog

Ce blog s’insère dans le cadre d’un séminaire d’Humanités et Sciences Sociales à l’Ecole Polytechnique portant sur la communication et les médias. Le but du travail est de comparer la manière dont les anciens (journaux, télévision) et les nouveaux médias (internet) traitent d’un même événement.
Il traite de la manière dont les réactions face au nucléaire en France après la catastrophe de Fukushima en Mars 2011 ont été traitées par les différents types de médias.

L'événement

Le 11 Mars 2011, un tremblement de terre d’une extrême violence frappe le Japon. Les conséquences y sont désastreuses, notamment dans la centrale nucléaire de Fukushima. A cause d’un manque significatif d’eau, les réacteurs nucléaires s’emballent et  rejettent des particules radioactives dans l’atmosphère. Cet accident nucléaire suscite la peur du nucléaire dans le monde entier, notamment en France. Les manifestations anti-nucléaires se multiplient et le peuple réclame la fermeture immédiate des centrales nucléaires. Le gouvernement, ne voulant pas attiser la colère du peuple un an avant les élections présidentielles, essaie de parvenir un compromis entre le camp des anti-nucléaires et le besoin en énergie, mais aussi l'économie du pays. En effet, le secteur nucléaire nous fournit plus de 75% de l'énergie électrique consommée et afin d'obtenir une productivité suffisante, ce secteur engage beaucoup d'employés.

Le travail

Ce blog traitera de la manière dont les nouveaux médias se sont placés comme porte-parole des opinions anti-nucléaires tandis que les anciens médias se sont retrouvés dépassés par les nouveaux médias et n'ont fait que rapporter des faits, en étant parfois victimes des stratégies de communication des pro-nucléaires, les rendant moins crédibles que des blogs et pages Twitter et Facebook rassemblant des milliers de personnes et avançant des arguments convaincants.

Un sondage falsifié ?

Les anciens médias sont régis par plusieurs règles et notamment la règle de l'objectivité. Ils doivent donc se garder de donner un quelconque avis sur une question. Cependant, cela ne doit pas les empêcher d'avoir un regard critique sur les informations qu'ils reçoivent.

Dans le cas du débat sur le nucléaire, on remarque que les médias se contentent juste de rapporter les informations qui leur sont parvenues, même si elles semblent douteuses. Ainsi, Les Echos publient le 21 Mars 2011 les résultats d'un sondage montrant que la majorité des Français restent favorables au nucléaire, alors que les manifestations se font de plus en plus vives depuis la catastrophe de Fukushima.
Mais ceci est sans compter l'existence d'Internet, et notamment du blog d'Europe Ecologie Les Verts qui publie le même jour un communiqué en désaccord avec celui publié par Les Echos qualifié de "volontairement imprécis".
Afin de ne pas se laisser dépasser, Les Echos publient le 22 Mars 2011 les résultats du sondage d'EELV. Cependant, il n'est fait en aucun cas mention d'une quelconque erreur, ni d'une quelconque accusation, ce qui n'est pas le cas pour L'Express qui dénonce, par le biais des différents blogs anti-nucléaires, la falsification volontaire du sondage.

Les manifestations anti-nucléaires

Un aspect des contestations est la prolifération des manifestations anti-nucléaires seulement constatée par les anciens médias mais organisées sur Internet, soit sous forme d'appels à la manifestation, soit sous forme de pétition.

Ainsi, les nouveaux médias que constitue Internet permettent aux personnes de se rassembler autour d'une même idéologie, ce que les anciens médias ne peuvent que constater.

L'annonce d'un audit des centrales nucléaires

Suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima, afin de rassurer les Français sur l'état des centrales nucléaires, le Premier Ministre François Fillon lance le 24 Mars 2011 un audit sur l'ensemble des centrales nucléaires.

Alors que les anciens médias se contentent de rendre publique l'annonce du Premier Ministre, les différents blogs s'empressent d'analyser les propos du Premier Ministre. Ainsi, le réseau "Sortir du nucléaire" qualifie cet audit "d'os à ronger". D'après eux, cet audit montre non pas leur volonté de transparence mais surtout leur irresponsabilité quant à la prise en charge de la sécurité des centrales nucléaires.
De même, Greenpeace France, dont le site est accessible depuis Facebook, accuse l'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) à qui le Premier Ministre a confié la rédaction du cahier des charges de se "voiler la face". En effet, d'après Greenpeace, l'ASN aurait rédigé le cahier des charges de manière à ce que la plupart des centrales puissent passer avec succès l'audit, sans prendre en compte des risques immédiats qu'encourent ces centrales.
D'après l'Observatoire du Nucléaire, le résultat de l'audit serait déjà connu. En effet, cet audit viserait à calmer les ardeurs des citoyens afin de garder en place l'industrie nucléaire. Donc, d'après l'Observatoire du Nucléaire, cet audit n'a aucun intérêt à leurs yeux.

Dans cet exemple des audits des centrales, on voit donc que les anciens médias se contentent simplement de rapporter les faits tels qu'ils ont été annoncés par le Premier Ministre, sans réelle analyse, alors que les nouveaux médias analysent les propos du Premier Ministre, tout en argumentant leur opinion, de manière à convaincre un grand nombre de Français suivants leurs blogs ou leurs pages Twitter (Observatoire du Nucléaire) ou Facebook.

Les résultats de l'audit

Dans le cas des résultats de l'audit, les anciens médias, tel que Le Monde, n'ont fait que rapporter la nouvelle de leur publication.

Ainsi, comme le blog de Libération, les anciens médias ne font que rediriger les lecteurs vers le site de l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire) et les résultats de l'audit, mis en ligne pour une transparence de la part des autorités.

Ici, les nouveaux médias servent donc aux autorités publiques pour paraître transparentes face aux citoyens qui peuvent librement parcourir les rapports d'audit et faire leurs propres interprétations. Cependant, cette volonté de transparence est contestée par les militants anti-nucléaires qui accusent notamment EDF de falsification.

Conclusion

Dans le débat sur le nucléaire en France, on voit donc que les anciens médias se trouvent dépassés par des nouveaux médias plus actifs et plus critiques sur l'actualité. Cela témoignerait donc du caractère plus vraisemblable des nouveaux médias. Cependant, il faut être prudent face à ses nouveaux médias, car bien qu'ils accusent certains de falsifier les informations, peut-être font-ils de même. La question à se poser vis-à-vis des médias serait donc : Au final, qui doit-on vraiment croire ?